Opération escargot des urgentistes des hôpitaux de Bitche et Sarreguemines


23 décembre 2022

Une opération escargot a été lancée hier vendredi 22 décembre, et ce pour une durée illimitée, au sein des services d’urgences des hôpitaux de Bitche et Sarreguemines.

Tant qu’ils ne seront pas entendus par les pouvoirs publiques, représentés par le Président de la République et le Ministre de la Santé, les soignants prendront uniquement en charge les urgences vitales.

Voici leurs revendications :

« Non à l’américanisation de la santé en France

Non à une médecine payante à 2 vitesses

Non au manque de moyens dans les hôpitaux, aux patients qui passent des heures sur les brancards, qui attendent des heures en salle d’attente

Non à l’uberisation de la santé

Des effectifs !

Définition d’effectifs cibles médicaux et paramédicaux par patient comme en réanimation

Des lits !

Augmentation du nombre de lits d’hospitalisation

Des conditions de travail supportables !

Rendre la gouvernance hospitalière aux soignants

Respect des compétences et refus des affectations sauvages hors domaine de compétences

Arrêt des audits, évaluations et préconisation par des boîtes de consulting, les décisions doivent incomber aux professionnels de terrain.

Rendre nos professions attractives !

Revalorisation immédiate des salaires médicaux et paramédicaux de base et des heures de nuit et weekend

Formation des étudiants en médecine et infirmiers en plus grand nombre, rémunération au smic pendant les études en soins infirmiers et de médecine

Stop à l’exploitation des internes, retrait de l’année supplémentaire en déserts médicaux

Retrouver une réelle qualité de soins !

Stop à la délégation de tâches

Adapter les moyens humains, et le nombre de lits aux besoins de la population

Stop à la médecine 2.0, nous demandons aux universitaires de se positionner pour maintenir la qualité des soins: la télé consultation et la médecine par téléphone sont une insulte à nos patients et à notre cursus universitaire

Stop à la récupération de tâches sans la compétence en pré hospitalier et en soins primaires, la loi Matras acte la dégradation de la qualité des soins, et non à la médecine de comptoir, on ne fait bien que ce qu’on est formés à faire »

 D’après Emmanuelle SERIS, cheffe des urgences SMUR de Sarreguemines et Bitche et déléguée Grand-Est de l’association des médecins urgentistes de France, ces revendications ne sont pas prises en compte par les décideurs. Elle dénonce l’absence de réalisme « criante » sur les besoins de terrain et un silence « assourdissant » concernant les demandes simples et humaines comme l’augmentation du nombre de lits et des effectifs. Elle déplore les solutions qui n’en sont pas, comme les consultations par téléphone ou les téléconsultations qui sont, selon elle, une insulte faite tant aux patients qu’au cursus universitaire des soignants.

Elle espère, par cette action, faire prendre conscience et susciter le soutien des citoyens qui sont en droit de bénéficier d’un système sanitaire de qualité. Elle souhaite que la population se joigne à eux pour demander une prise de décisions politiques fortes et efficaces.

Cela fait déjà 3 ans et demi que les urgentistes de Bitche et de Sarreguemines sont officiellement en grève, même si jusqu’ici ils se contentaient d’alerter et de communiquer, sans phénomène bloquant.

Mais ces dernières semaines, la situation s’aggrave et les difficultés, qui mettent en danger les patients,  augmentent dans tous les services d’urgences à Bitche et Sarreguemines comme au niveau national. Les dernières décisions politiques prises pour le domaine hospitalier ont réellement mis à mal le système de santé.

Selon le Docteur SERIS, il va falloir faire rapidement des choix pour pouvoir assurer des soins corrects aux patients. Car malgré les efforts combinés de la direction et de tout le personnel soignant pour pallier à ses difficultés au maximum, l’attente aux urgences est de plus en plus longue, avec des personnes qui restent en salle d’attente ou sur les brancards pendant des heures avant d’être pris en charge.

L’opération escargot aux urgences de Bitche et Sarreguemines, visant la prise de conscience nationale, consiste à ne plus accorder de consultation aux patients présentant des pathologies non graves afin de pouvoir se concentrer sur les urgences vitales. N’hésitez pas à diffuser l’information autour de vous !

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